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Fort heureusement, ce cher Boris est l'homme de la situation, un majordome comme on en fait plus. En à peine une demi-heure, pouvoir changer ce qui devait être une petite fête intime en festival apte à accueillir tous les Artistes venus pour l'occasion, ça tenait presque de l'art... justement.

Le petit tour de Téo encore en place, celui-ci ne put résister à la tentation de l'activer dès son arrivée. Comme prévu. Cet élément contribuerait certainement à rendre la soirée inoubliable pour les participants et j'avais misé dessus lorsque la possibilité de transférer la fête au manoir m'était venue.

Le sourire aux lèvres, une coupe de champagne en main, je flânais dans ce labyrinthe qu'était ma demeure, parlant aux invités de choses et d'autres, calmant les plus paniqués et modérant les plus dangereux pour le mobilier. Tout allait bien se passer, mes cerbères à l'entrée - des amis de Boris, contactés rapidement et attirés par la promesse d'un bon salaire - veilleraient à ce que les profanes n'entrent pas, à une ou deux exceptions près.
Cael m'avait accordé une victoire éclatante, même si c'était involontaire de sa part, autant lui accorder un ou deux amis.

Débouchant dans le hall, au détour de la buanderie, je repérai une connaissance de Muzenn et m'avançai à sa rencontre.

« Bonsoir, la route n'a pas été trop difficile ?  »

[N'aie pas peur de venir, petit peuple de Muzenn, nouveau et ancien.
Je ne serai pas le grand-méchant loup et tout ce qu'il y a à craindre, c'est l'état dans lequel tu seras demain matin. Et si ça ne suffit pas à te convaincre, nos petits fours y parviendront certainement.]

Parfait. D'une certaine manière, on pouvait dire qu'ils avaient extrêmement bien choisi leur moment. Ils devaient s'être dit la même chose. Le seul détail, c'était que cela m'arrangeait bien plus qu'eux.

Calmement, comme si tout cela faisait partie de la fête, je terminai ma coupe de champagne et répondis.

« Bien, je suis curieux d'en savoir plus à propos de votre petit réseau. Un mot pour mes invités et je suis à vous. »

Je pivotai pour m'adresser aux curieux qui se rassemblaient pour assister à la situation, intrigués par mon arrestation. Ce furent des termes soigneusement sélectionnés, mon attitude toujours sereine, que je leur annonçai :

« Je pourrais être chagriné que les Tresadenn emploient des moyens aussi déloyaux à mon égard, mais ce n'est que la preuve de notre victoire de ce soir. Mon seul désir est que vous vous amusiez et profitiez de la soirée. Honorez la muse comme il se doit, c'est à elle que nous devons tout cela. »

The show must go on. J'allais avoir mon petit moment d'amusement à moi en lieu et place de cette réception qui aurait viré à l'ennui mortel au bout de dix minutes. J'adressai un simple regard à Boris, lui faisant comprendre que c'était à lui de prendre les choses en main, et quittai le manoir en compagnie de notre Lestrade local.