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 Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]

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Caleb Grâce
Caleb et la Chocolaterie
Caleb Grâce

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MessageSujet: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptyVen 21 Fév 2014 - 0:16

La clé rentra dans la serrure et en ressortit aussitôt. La boutique n'était pas un franc succès pour l'instant, mais heureusement qu'Ahna s'était présentée quelques jours plus tôt pour le poste de vendeuse. Caleb n'aurait su comment s'en sortir autrement. Il n'avait pas réellement envie de rester au comptoir toute la journée. Il avait d'autres chats à fouetter. Comme retrouver sa soeur qu'il n'avait pas encore croisé dans Muzenn.

- Tu fermes à 18h30, ok ? Pas comme la dernière fois. C'est pas parce que t'as un train à prendre que tu dois fermer plus tôt. Ou alors tu me le dis avant, que j'rentre pour tenir la boutique.

Ahna ne comprenait pas encore bien les règles de son patron. Elle les assimilerait bien vite, elle n'avait pas le choix. On ne pouvait pas dire que la patience était une grande qualité chez Caleb. Il savait attendre, mais pousser le bouchon un peu trop loin pouvait s’avérer être dangereux.

- C'est bon, j'ai compris.

- Non, t'as pas compris, sinon tu me répondrais pas comme ça. J'suis pas ton pote, mais ton patron. Alors maint'nant tu m'écoutes et tu fermes la boutique quand j'te le demande. Pas avant, ni après.

La tension grimpait. Sans le savoir, Caleb avait engagé une tête aussi forte que lui. Les étincelles risquaient d'être monnaie courante dans la boutique. Mauvais pour les affaires. Bon, après tout, le chocolatier serait bien plus dans son laboratoire que dans la salle de devant, donc les clients pouvaient rester encore tranquilles. Pour l'instant.
En attendant, Ahna bouillonnait de l'intérieur. Elle n'avait sans doute pas l'habitude de se faire traiter de la sorte, son caractère faisant d'elle la forte tête. Mais pas dans cette maison-ci. Ils étaient deux.
La jeune femme ne se dressa pas contre son patron, elle avait trop en jeu. Et elle se doutait bien qu'il n'hésiterait pas à la renvoyer même s'il n'aurait alors plus personne. Ca se sentait. Elle était donc derrière le comptoir à répartir des sucettes dans un bocal rond.

- Bon, je dois sortir, je reviens dans quelques heures. A toute à l'heure.

La laissant dans la boutique, il enfila son blouson, prit son casque et sortit. La clochette retentit. Il enjamba sa moto qui trônait juste devant la porte d'entrée, mit son casque et alluma le monstre. Le doux bruit de l'engin fit frissonner Caleb. Il avait besoin d'un peu d'évasion pour retrouver sa liberté. Il n'y avait qu'en roulant qu'il y arrivait. Et peut-être qu'il trouverait sa soeur quelque part sur sa route. Il l'espérait.
Il démarra. Le vrombissement assourdissant de la moto résonna dans tout le quartier, faisant aboyer quelques chiens aux alentours. Et râler une mamie qui passait par là.
Il était lancé, mais ne savait pas où aller. Sa virée n'avait aucun but précis, simplement aérer son esprit, le faire penser à autre chose qu'à sa soeur. Il n'avait pas réellement de quoi s'inquiéter, elle n'avait pas de problèmes quelconques. Lui non plus d'ailleurs. Enfin... Il espérait qu'ils étaient restés en Egypte. Et par chance, ça devait bien être le cas. Ils ne feraient pas le voyage jusqu'ici... Ils ne savaient pas qu'il était ici.

Il sortait enfin de la ville. Il dépassa plusieurs voitures, évita quelques vélos intrépides et fonça plus encore sur les lignes droites. Les seules qui existaient dans cette partie de la région. Il n'évaluait pas les virages, il ne les pensait pas, il les embrassait. Pour mieux foncer. Le vent sur ses vêtements transperçait le cuir et l'adrénaline faisait frissonner ses membres. La vitesse... Il se sentait libre, évadé, seul au monde. Malgré les quelques voitures qu'il croisait, il était seul. Dans son esprit, dans ses pensées. Il ne voyait plus rien à part la route qui défilait devant lui. Longue. Vide. Lointaine.

L'odeur de l'océan parvint soudain à ses narines, se frayant un passage dans les commissures de son casque. L'océan. Une plage peut-être ? Pernelle aimait l'eau. Lorsqu'ils étaient en Egypte, elle pouvait passer des heures à l'observer, elle et ses roulis. Les vagues enfantines, les pierres floues au fond de l'eau claire, le sable fin, les poissons vifs. Peut-être qu'il la trouverait ici. Il y avait peu de chance à une telle distance de Muzenn, mais elle l'avait souvent surpris.
Caleb sortit de sa torpeur et repéra un chemin terreux qui semblait conduire plus bas vers l'océan bleu roi. Il s'y engagea. Diminuant les gaz, il ralentit considérablement. Il n'allait tout de même pas s'encastrer dans un des rochers qui commençaient à joncher la route.

La plage se présenta bien vite à lui. Grande, vaste, pleine d'écume, vide. Personne à l'horizon. Pernelle n'était pas là, mais cela n'étonnait en rien l'homme. Elle devait être occupée ailleurs, elle avait sans doute mieux à faire. Il irait la voir dans sa parfumerie. Peut-être lui déposerait-il une boite de chocolat. Oui, il fera ça.
Caleb arrêta sa moto, descendit, enleva son casque et respira l'air marin. Un bruit de moteur vrombit dans son dos lorsqu'il commença sa descente vers la plage, laissant sa moto en arrière. Il ne se retourna pas. Une fois sur les cailloux, il jeta son regard au loin. Il espérait que Pernelle se sentait bien ici. Elle n'affectionnait pas les profanes. Muzenn avait été sa seule chance de se sentir chez elle, sa décision avait donc vite été prise. Elle était partie. Et n'avait pas voulu de lui malgré sa proposition de partir avec elle.

Des pas résonnèrent derrière lui. Il se retourna et croisa le regard bleu intense d'une jeune femme, sans doute plus jeune que lui de quelques années. Ses cheveux blonds volaient dans le vent du nord, frisottants.

- Belle journée, hein... T'es de Muzenn, non ?

Il lui semblait l'avoir déjà croisée. Dans sa boutique ? Dans la rue d'en face ? Ou simplement dans une rue quelconque de Muzenn ? Sa tête ne lui était pas inconnue.
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Jeanne d'Outreleau
Scotch double face
Jeanne d'Outreleau

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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptyDim 23 Fév 2014 - 21:24

La première fois que Jeanne avait pris la route après l'obtention de son permis, elle avait foncé à la plage. Lorsqu'elle était enfant, et sa sœur un bambin, Jeanne réclamait toujours l'océan, parce que l'odeur du sel, parce que le sable entre ses orteils, parce que le vent fort qui faisaient claquer ses cheveux contre ses joues, parce que plein de choses, mais ses parents n'aimaient pas, justement. Ils n'aimaient pas le vent fort, ni le sable qui salissaient la maison lorsqu'on y rentrait ensuite, et l'odeur... C'était trop fort. Ils ne la comprenaient pas toujours. Alors, donc, la première fois qu'elle eut l'occasion d'aller à la plage sans l'aval de ses parents, elle avait sauté dans sa voiture, mis le contact, et foncé jusqu'à la plage. Le vent, c'était le bruit qui lui manquait à la maison, entourée par la forêt, et le vide, et rien, en fait. Le vent fort, c'était parfait. Ensuite, Jeanne avait pris l'habitude d'y aller souvent, à la plage. Toujours la même, d'ailleurs, parce qu'elle aimait le décor, et le joli phare loin, loin, loin sur sa droite. Elle s'asseyait sur le sable, pas trop loin de l'eau, ne mettait jamais sa capuche, parce que le bruit du vent, ce n'était assourdissant que pour ceux qui n'y étaient pas habitués, et elle attendait. La plage, c'était un des rares endroits où elle acceptait de ne pas être accompagnée, parce que la mer lui suffisait.

Ça faisait déjà quelques semaines qu'elle était arrivée à Muzenn. L'endroit de ses rêves, pour tout dire. Il y avait des Talents, il y avait des choses à voir, quelques personnes de son âge, et surtout, surtout, surtout, il n'y avait pas sa famille. Sa sœur, Victoria, avait voulu suivre Jeanne et venir avec elle à Muzenn, et le regard paniqué qu'elle avait fait sur le moment avait sans doute montré à tout le monde le ressenti de l'aînée à propos de cette idée idiote. Heureusement, ses parents avaient trouvé que seize ans, non, c'était bien trop tôt, il fallait d'abord qu'elle ait au moins son examen final en poche, et puis, Jeanne, aussi responsable soit-elle (ça l'avait faite sourire) ne pouvait tout de même pas s'occuper de sa petite sœur à temps plein. À dans deux ans, donc, Victoria... Deux ans de sursis pour Jeanne, mais c'était déjà ça de gagné. Malgré l'enthousiasme qui l'avait envahi immédiatement dès qu'elle s'était installée au château, elle finissait, davantage, au fil des jours, à se lasser doucement. D'accord, c'était Muzenn, et d'accord, le château était splendide, mais il n'y avait pratiquement personne. Jeanne, elle voulait du bruit, tout le temps, et elle peinait à le trouver. Elle ne regrettait pourtant pas son départ de chez elle, Muzenn finirait pas grandir, accueillir d'autres Talents, Jeanne trouverait d'autres personnes à qui sourire, avec qui parler, avec qui s'amuser, parce qu'elle ne pensait qu'à ça, ces derniers temps.

Aujourd'hui, elle allait à la plage, le vent lui manquait beaucoup. Assise confortablement dans sa voiture, sa fenêtre grande ouverte, l'air frais lui rougissant les joues, le sourire grand et large, ses cheveux lâchés volant derrière elle, Jeanne roulait vite. Elle ralentit, arrivée à un croisement, attendit que la voie se libère, et laissa son regard s'éloigner du bitume pour suivre un garçon brun. Elle esquissa un sourire en baissant les yeux vers le volant. La route se libéra, et elle reprit le chemin qu'elle connaissait pas cœur, la tête pleine d'un visage connu.

Julien, il avait les cheveux foncés, mais pas noirs. Il n'aimait pas qu'on lui dise qu'il avait les cheveux noirs, et il s'amusait à raconter qu'il avait les yeux presque verts, alors qu'ils étaient d'un marron très commun. Il rigolait par à-coup et c'était si ridicule que ça faisait rire Jeanne aussi. Il se vantait de jouer de la guitare, mais n'osait jamais jouer quand même. Il avait un pantalon orange, mais il préférait qu'on dise couleur cuivre, parce qu'il n'aurait jamais acheté un pantalon orange, c'était stupide, comme idée. Il ne tenait jamais ses promesses, mais elle l'estimait quand même, et elle y croyait à chaque fois, et se forçait à ne jamais être déçue du résultat. Il ne faisait pas de bruit, lorsqu'il dormait et il se réveillait toujours tôt. Il n'était pas doué pour les maths, mais se prenait pour un vrai scientifique. Résolvait les problèmes comme on résout des équations... Donc ne résolvait jamais de problème finalement et coulait dedans, trouvait toujours quelque chose d'idiot à raconter, et Jeanne se forçait à rire souvent, après tout, c'était Julien... Il aimait le chocolat, il en mangeait tout le temps. Une fois, en éclatant de rire, du chocolat était sorti de son nez. Il a répété des centaines de fois à Jeanne l'histoire, et à chaque fois, Jeanne faisait semblant de ne pas la connaître, et souriait, parce qu'il terminait toujours la tirade par un « Ça te dégoûte du chocolat, je te jure ! » Il avait beaucoup d'amis. Peu à qui il parlait vraiment. À Jeanne, il lui parlait vraiment. Et Jeanne, elle lui parlait vraiment aussi. Il savait quoi lui dire, il savait la prendre, il parlait toujours doucement, et ne rentrait pas dans le vif du sujet tout de suite, pour qu'elle puisse s'en accommoder, si jamais il ne lui plaisait pas. Et un jour, plus rien. C'était arrivé d'un coup, il était parti faire ses études loin d'ici, il avait eu une nouvelle vie, sans doute d'autres amis, et Jeanne ne l'avait plus revu. Elle s'y était faite, avait accepté.        

Le garçon qu'elle avait croisé, elle avait presque cru que c'était lui.

Une fois garée juste en face de la plage, elle ôta sa ceinture de sécurité, sortit de la voiture et claqua la portière. Elle inspira lentement. L'iode lui piquait les narines. Elle mit les mains dans ses poches et descendit l'escalier pour rejoindre le bord de mer. Devant elle, quelqu'un marchait. Ce quelqu'un se retourna, et par réflexe, elle leva les yeux vers lui. Par réflexe aussi, elle lui sourit, pensant que ça allait s'arrêter là, mais l'inconnu ouvrit la bouche, et Jeanne n'eut pas d'autre solution que de lui répondre, levant le temps vers le ciel. Oui, belle journée.

- Oui, de Muzenn. Toi aussi, alors ? Tu es... Au château ?

Simplement histoire de savoir si elle avait affaire à un profane ou à quelqu'un comme elle.

- Je suis Jeanne. Et toi ? Je vais m'installer un peu plus loin, tu veux venir ?

Elle pouvait tout de même partager la mer avec lui.
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Caleb Grâce
Caleb et la Chocolaterie
Caleb Grâce

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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptyMer 26 Fév 2014 - 13:50

Ce n'était pas une profane. Tant mieux. Il n'avait rien contre eux, aucune haine, aucune rancoeur. Mais il pouvait au moins parler librement sans surveiller ses paroles. Pas qu'il le fasse réellement en règle générale, mais il fallait avouer que parler des familles devant des profanes, et surtout, de leurs étranges capacités, n'était jamais une partie de plaisir. Certains trouvaient cela incroyable, comme ces super-héros que l'on voyait dans les films, mais d'autres prenaient peur face à l'inconnu qui leur était dévoilé devant leurs yeux. Ce pourquoi Caleb s'abstenait d'en parler ouvertement devant les profanes. Et le fait qu'elle soit de Muzenn, qu'elle soit d'une des familles – elle ne l'avait pas précisé, mais il le devinait – lui enlevait une épine du pied. Il n'avait pas envie de se compliquer la vie en ce moment.

La jeune femme semblait simplement avoir envie de se dégourdir les jambes, de rester seule, avec l'océan. Elle répondit tout de même à la question du chocolatier. Ce dernier n'espérait pas réellement une discussion, il aurait préféré trouver sa soeur sur cette plage. Mais c'était cette grande blonde qui était venu à sa rencontre. Et non Pernelle.
Oh, elle avait l'air sympa, là n'était pas le sujet. Caleb avait simplement envie de retrouver sa jumelle, elle lui manquait tant.

- De Muzenn oui, mais pas du château. J'viens d'acheter l'ancienne boutique de souvenirs dans la galerie marchande.

Peu de mots pour dire beaucoup. Ils savaient alors tous deux à qui ils avaient à faire. Deux membres des familles. Mais desquelles ? Caleb se demandait souvent quels talents pouvaient bien posséder les gens qu'il rencontrait au fil de ses voyages, de ses virées. Il allait rarement jusqu'à leur demander. S'ils voulaient en parler, qu'ils le fassent d'eux-même. De même pour lui. S'il voulait en parler, il en parlait.
Cependant, Muzenn rendait les gens différents. Comme tous les autres endroits sacrés, mythiques. Une aura régnait, différente, influente. Caleb pouvait sentir son talent décuplé. Il se sentait comme libéré, délivré de chaines invisibles. Ses créations n'avaient jamais été aussi magnifiques que depuis qu'il était ici. A Lyon, sa ville natale, ce n'était rien par rapport à ce qu'il faisait ici. Rien.

Elle lui donna son nom. Allaient-ils aller plus loin que ces quelques courtoisies de bonne famille ? Apparemment.

- Caleb.

Venir s'installer plus loin avec elle ? Pourquoi pas après tout. Il était là, seul, elle aussi. Et il n'avait encore crée aucun lien avec les habitants de Muzenn. Il fallait bien commencer un jour et Jeanne – puisque tel était son nom – semblait être une fille plutôt sympa.

- Oui, pourquoi pas.

Il la suivit jusqu'à un récif qui surplombait l'océan. Les vagues se jetaient contre les pierres comme espérant les faire défaillir, les oiseaux piaillaient contre les nuages, les poissons filaient vers les profondeurs des eaux. Ils s'assirent ici, côte à côte. Un silence s'installa, ils observaient le large intensément.
Le large... Cette vue lui faisait penser à l'Egypte, à cette année mouvementée qu'ils avaient passé loin de leur pays natal. Mais cela lui rappelait bien plus des événements qu'il aurait préféré ne jamais provoquer. C'était du passé. Il espérait seulement qu'il ne viendrait pas courir après lui jusqu'ici. Qu'ils ne remonteraient jamais jusqu'à lui...

Un oiseau piqua jusqu'aux vagues, plongea. Il en ressortit quelques secondes plus tard, le bec ouvert où s'agitait une forme bleutée, visqueuse. En voilà un qui allait manger à sa faim. Passant au-dessus de ses deux spectateurs, il les éclaboussa de l'eau qui échappait de son plumage.

Caleb rompit soudain le silence, il ne supportait pas ce blanc entre eux. Seul, il aurait fermé les yeux afin d'apprécier les divers sons qui l'entouraient, comme Pernelle s'était un jour bernée à lui montrer. Pernelle avait toujours été plus à l'écoute que lui. Même si son nez restait le maître chez elle, certes. Mais toujours plus à l'écoute que lui.

- J'suis jamais venu à Muzenn. T'aurais pas des endroits à me conseiller ? Des lieux sympas, où on peut rencontrer des gens ?

Peut-être trouverait-il où trouver Pernelle ce soir...
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Jeanne d'Outreleau
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Jeanne d'Outreleau

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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptyJeu 27 Fév 2014 - 15:52

-  Woa, mais t'as quel âge pour avoir déjà une boutique à toi ?

Contrairement à elle, peut-être qu'il s'était pris par la main, et qu'il avait travaillé dur, quelle question ? C'était étrange, Jeanne n'avait que vingt ans, et ne connaissait pas le monde du travail, n'avait jamais connu les contraintes des horaires, les répliques piquantes d'employeurs. Elle ne savait pas ce que c'était. Caleb, il n'avait pas l'air bien plus vieux qu'elle, et déjà, c'était son propre patron. Il était déjà propriétaire d'une boutique qu'il faisait tourner ! Peut-être avait-il déjà des employés ? Être à la tête de quelque chose, quoi que ce soit, ça restait abstrait, pour Jeanne, et elle voulait que ça le reste, même.

Ils s'installèrent face à la mer, sur le sable, et, dans le silence qu'ils s'imposaient tous les deux, Jeanne posa les yeux au loin, les poings serrés contre le sol à écraser le sable. Oui, elle savait qu'on ne pouvait décemment pas écraser du sable, mais c'était la sensation qu'elle avait, lorsqu'elle sentait les petits grains se frotter contre la peau de la paume de ses mains, c'était tout humide, et lorsque ça sècherait, ses mains seraient toutes blanches, mais elle s'en moquait. Lorsque Caleb rompit le silence, elle lâcha le large du regard pour tourner la tête vers. Elle réfléchit un instant avant de répondre.

-  Mm... Il y a la crêperie ! Ils font les meilleures crêpes du monde, je te le conseille ! Y'a un pub sympa, aussi, ils retranscrivent les matches de rugby à la télé, si jamais t'aimes ! En tout cas, y'a une sacrée ambiance, quand ils le font.

Elle réfléchit davantage. Qui y avait-il d'intéressant dans le coin... C'est vrai que l'endroit était vide, mais il ne le resterait pas longtemps, il fallait simplement prendre son mal en patience. Elle fronça son nez en y pensant toujours. Il y avait bien un manoir dans les alentours de Muzenn, mais elle ne savait pas à qui il appartenait, et s'il n'était pas abandonné, ça serait un peu gênant d'y entrer sans l'autorisation du propriétaire. La galerie marchande était un endroit génial, parce qu'on y trouvait tout ce qu'on voulait, mais inutile d'en parler à Caleb, puisqu'il venait d'y acheter un local... Il devait sans doute savoir exactement ce qui s'y trouvait. Haussant les épaules, elle reprit la parole.

-  Après, ça dépend ce que tu recherches. Je veux dire, si tu veux la compagnie d'anciens joueurs de rugby qui se croient encore au sommet, le pub, c'est l'endroit qu'il te faut ! Si tu veux un endroit plus calme, y'a un café sympa, à quelques rues de la crêperie. Mais vraiment, hein, la crêperie, c'est le meilleur endroit ! Et je jure que je n'ai pas de part dedans, pour te pousser autant à y aller !

Elle se mit doucement à rigoler, parce que c'est vrai qu'elle y passait tout son temps. Elle avait appris à connaître la gérante du restaurant, c'était une femme qui venait de perdre son mari, et elle offrait des leçons de courage à quiconque la regardait, parce qu'elle n'arrêtait jamais de sourire, et puis, elle tenait l'endroit à la perfection, il ne manquait jamais rien, elle connaissait pratiquement tout le monde, était très à l'écoute à gens... Jeanne lui avait dit qu'elle aurait du faire psychologue, et Lena, parce que c'est comme ça qu'elle s'appelait, lui avait répondu que ça faisait partie intégrante de son travail.

-  L'étang est un joli endroit, si tu veux juste être au calme. Pas mal de Dorn y vont pour y prendre des plantes, et tout ça. Y'a aussi la forêt de Brocéliande, mais je pense que tu connais, non ?

Qui ne connaissait pas la forêt de Brocéliande, sérieusement ?

-  T'as trouvé un endroit qui pourrait te plaire, alors ? Parce que j'ai vraiment l'impression d'avoir fait le tour, là !
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Caleb Grâce
Caleb et la Chocolaterie
Caleb Grâce

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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptySam 5 Avr 2014 - 12:36

La première réaction de Jeanne ne le surprit pas vraiment. Il était jeune pour être son propre patron, il possédait sa boutique et avait déjà quelques petits fonds. Etonnant pour un homme de son âge. Vraiment étonnant ? Non. Il fallait connaître ses origines pour ne pas être aussi surpris face à sa position actuelle. De familles plutôt aisée – pour ne pas dire complètement, un restaurant familiale gastronomique n'était pas rien – , il avait toujours eu ce qu'il désirait. Ses parents ayant un restaurant renommé dans toute l'Europe, on pouvait dire que l'argent coulait à flots et même s'ils n'avaient jamais succombé aux caprices de leurs enfants, les parents Grâce savaient comment leur faire plaisir. Surtout lorsqu'ils voyaient leurs résultats plus que satisfaisant dans leurs écoles respectives. Il fallait dire que la famille Grâce avait certains talents et que l'apprentissage n'avait jamais été un problème pour eux.

Oui, Caleb avait de la facilité pour beaucoup de choses. L'école qu'il avait fini avec mention, les relations sociales, il n'avait aucune difficulté à aborder les autres, le commerce qui devait être dans ses gênes et bien sûr, le chocolat. Son talent. On pouvait dire que Caleb avait tout pour lui, c'était une certitude.
La seule chose que l'on pouvait lui reprocher était son sang chaud et sa manière de parler aux gens sans tabou. Il pensait quelque chose, il le disait. Il savait réfléchir avant d'ouvrir la bouche, mais n'aimait pas trahir ses ressentis. En dehors de cela, Caleb était quelqu'un d'énormément indépendant et avec un charisme plutôt marqué. Oh, non, il n'était pas prétentieux ou arrogant, cela, c'est moi qui le dit. Après tout, je vois tout, je sais tout, je suis le narrateur. Narrateur omniscient pour être plus précis. J'en sais bien plus que tous les personnages que je vous dépeins, j'ai même la capacité à vous révéler à l'avance ce qu'ils vont faire, voyez plutôt. Caleb va parler à Jeanne et lui dire qu'il ne savait pas qu'il y avait autant d'endroits sympas et que c'était normal parce qu'il venait d'emménager. Je vous jure, écoutez plutôt.

- J'savais pas qu'il y avait autant d'endroits sympas, dis donc. Bon, j'viens d'emménager aussi.

Ah, voilà ! Qu'est-ce que je vous disais. Narrateur omniscient, j'ai tout pouvoir. J'peux même lui faire faire la roue si j'en ai envie... Mais je ne le ferais pas, je ne suis pas un tortionnaire tout de même. Et puis d'ailleurs, revenons à notre histoire, c'est qu'ils vont me faire perdre le fil ces deux-là, ils ont déjà beaucoup parlé depuis que je blablate sur ma personne. Ravi de vous avoir rencontré par ailleurs. Bref... Revenons à nos moutons, ou plus précisément, à nos muzennois (ça se dit ?).

Le soleil déclinait gentiment à l'horizon, calme, à l'inverse de l'océan balloté par les vents. Caleb n'avait aucune idée de ce qu'il voulait faire cette soirée-ci. Visiter Muzenn, dormir, passer la soirée dans ce pub ou bien continuer à parler avec Jeanne qui était d'une sympathique compagnie.

- Eh bien, j'recherche pas vraiment quelque chose en particulier. J'avais déjà prévu de faire un tour dans la forêt de Brocéliande, je passerai sans doute vers cet étang avant, ces plantes dont tu m'parles m'intéressent maintenant. Mais si tu me dis que cette crêperie est le meilleur endroit de tout Muzenn, j'irai y faire un tour sans hésiter une seconde.

Tournant sa tête en même temps qu'elle, il lui fit un clin d'oeil avant de reprendre la parole, ses yeux vert ne quittant pas ceux de la jeune femme. Yeux qu'elle avait charmants, soit dit en passant.

- Y avait une crêperie juste à côté de mon ancienne maison, incroyable. Ils servaient une tour de treize pancakes le matin, à peine brunis, beurre et sirop d'érable. A tomber par terre. Je donnerais n'importe quoi pour en avoir là, tout de suite. J'espère que ta crêperie est à la hauteur, j'ai été élevé aux crêpes maison.

Son sourire charmeur s'étira sur ses lèvres avant qu'un rire ne lui échappe. Lyon lui manquait terriblement, ses amis, ses habitudes. Il avait tout abandonné pour venir retrouver sa soeur, cette hirondelle qu'il ne pouvait quitter sans sentir une déchirure dans son coeur. Tout laissé en arrière pour elle. Fragile, il avait toujours cru qu'il devait la protéger au péril de ses propres besoin. On pouvait même dire au péril de sa vie. Elle passait avant lui, toujours. Et la savoir aussi loin de lui n'avait pas été une partie de plaisir. Ah, les sueurs froides qu'il avait ressenti ! Mais ça allait bientôt se finir, ils seraient bientôt enfin réunis.

- Voilà que je deviens sentimental pour une tour de pancakes ! Qui aurait cru que ça pouvait m'arriver. J'espère que ça te fais pas trop peur, j'suis jamais comme ça en général. Ca doit être la distance qui fait ça.

Une idée germa soudain dans l'esprit du jeune homme, une idée beaucoup trop tentante pour l'ignorer. Il haussa un sourcil.

- Ca te dirais une crêpe ? J'ai bien envie de tester cette fameuse crêperie, là, tout de suite. Alors ? C'est offert.



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Jeanne d'Outreleau
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Jeanne d'Outreleau

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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] EmptyDim 11 Mai 2014 - 17:45

Elle lui adressa un sourire. Elle avait apprécié apprendre à connaître le village toute seule, ça lui avait fait passer le temps quand elle n'avait rien d'autre pour le faire avancer plus vite, mais Caleb, visiblement, voulait tout connaître tout de suite.

- Tu vas te plaire, ici, j'en suis sûre.

C'était étrange, elle avait l'impression d'avoir dit ça à toutes les personnes qu'elle avait croisées, qui étaient arrivés après elle, comme si c'était totalement naturel, de se plaire ici, pour les autres. À elle, personne ne lui avait dit qu'elle allait aimer le coin, qu'elle s'y ferait, et c'était psychologiquement difficile de toujours devoir se persuader toute seule que ça irait, parce qu'il n'y avait aucune raison que ça n'aille pas. Caleb, lui, semblait certain que ça irait, pour lui, à croire qu'il n'avait jamais aucun doute pour rien, il faisait la part des choses telleeeement facilement, semblant nostalgique une seconde, se reprenant la seconde suivante, passant à autre chose à une vitesse effarante, crêpes-souvenirpancakes-crêpesencore. Jeanne, elle était encore bloquée sur les crêpes de Lena, alors allez lui expliquer ce qu'était la nostalgie…

Elle lui adressa un nouveau sourire en se levant aussitôt. Une crêpe, là maintenant ? Mais c'était parfait ! Et Lena tomberait peut-être sous le charme de Caleb et peut-être même qu'elle leur offrirait leur crêpe à tous les deux !

- On fait ça !

Elle lui attrapa la main pour qu'il se lève à son tour, et le tira ensuite jusqu'au trottoir pour avancer vers leurs véhicules respectifs.

- Dépêche toi !




(Je suis vraiment navrée pour le temps de réponse, et aussi pour la réponse ultra méga courte, gros gros gros manque de temps, en ce moment !
Aussi, je crois que le sujet est clos ? On se mp pour une suite potentielle à la crêperie, si tu veux Smile)
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MessageSujet: Re: Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près]   Vamos a la playa ! [Près de Muzenn - ... A quelques kilomètres près] Empty

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