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 Le voleur de miel se lèche les doigts.

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Le Clown
J'ai un gros nez rouge, deux traits sous les yeux
Le Clown

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MessageSujet: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyMar 26 Aoû 2014 - 13:56

Etranger.

Ostracisé.

Pas véritablement par une décision – mais par un mouvement du peuple entier, ou un mouvement du soi entier. Une attitude, suivie d’une perception. Le Clown était en Bretagne depuis quelques temps à présent, mais il ne s’était toujours pas trouvé de toit. Ille vagabondait sur les routes, passait de villages en villages, et ressentait, profondément, l’esprit de communauté qui régnait dans la région. Dans les villages, tout le monde connaissait tout le monde, et les rumeurs couraient sur les villages voisins, bien qu’ils ne sachent en vérité pas grand-chose. Tout le monde connaissait aussi le Clown, bien évidemment – ille ne passait pas inaperçu avec ses vêtements bariolés, et puis il passait partout. En Espagne, ça avait été si facile, de nouer des liens avec les gens sur place, au fil d’une conversation, et de les joindre chez eux pour quelques jours. Ici, ille n’avait pas essayé – avait même repoussé l’idée de se faire inviter. Cela demanderait de se « poser » dans un style de vie, celui des gens qui l’entouraient, et ille se sentait prisonnier de l’identité qu’on allait lui octroyer. Qui pouvait-ille être ?

Ille était venu à Muzenn pour jongler – apprendre à faire le tri entre ses visions, savoir les contrôler, pour qu’elles n’apparaissent pas de manière impromptue, sans l’accord des autres, et puis savoir ce qu’ille montrait, aussi. En jonglant dans la rue, ille avait bien perçu des morceaux de visions des passants – et dès que la personne s’éloignait, l’image s’évaporait de même. Mais quel souvenir ? Pourquoi celui-là et pas un autre ? Et pouvait-ille bloquer ses visions ?

Ille n’était toujours pas allé au Château, malgré le savoir que devait contenir la bibliothèque des lieux, parce que c’était pareil – se poser. Ille n’était pas prêt à se poser.

Mais il y avait Pernelle. L’embaumeuse de Brocéliande. Celle qui avait choisi de lui prendre la main, celle qu’elle avait trahie sans même le vouloir – où était-ce Pernelle qui s’était trahie elle-même, qui lui avait jeté un souvenir qu’elle ne pensait pas partager ? Etait-ce elle, malgré elle, qui avait choisi de dévoiler ce qu’il y avait de plus profondément ancré en elle, où était-ce le Clown qui l’avait estropiée ?

Elles avaient toutes les deux beaucoup à apprendre sur elles-mêmes – et apparemment, elles pouvaient s’y aider.

C’était peut-être ça qui poussait le Clown à revenir dans le village de Muzenn, avec l’envie de se rendre dans la parfumerie. Ça, où l’invitation à se voir créé un parfum personnel ? Un parfum qui lui ferait ressentir quelque chose de précis – un parfum qui la définirait, alors ? Un parfum qui la rendrait Même, la Même, quels que soient les gens autour d’elle, plutôt que mouvance, en fonction des attentes des Autres ? Pernelle avait-elle le pouvoir de lui créer une identité fixe ?

Et que voulait-ille ressentir ?

Une question si… effrayante, au final. Ille n’en avait toujours pas trouvé la réponse, malgré le temps passé.

Mais ille ne pouvait pas se rendre à la parfumerie les mains vides – pourtant ille n’avait rien à offrir. Les yeux du Clown se posèrent sur la devanture d’une chocolaterie, dans la galerie marchande.

Pernelle avait dit que son odeur préférée était la menthe poivrée.

Et le Clown lui avait dit qu’elle avait une odeur d’amande, de menthe, de cerise, de noisette.

Le chocolat pouvait avoir toutes ces odeurs et plus encore.

Ille aimerait tant lui faire une boîte rien qu’à elle avec un peu tout ça. Ille entra dans la boutique, et hocha la tête vers la dame derrière le comptoir. Ille n’avait à être personne – Le Clown était client, et les vendeurs s’attendaient à n’importe quel type de client.

- Bonjour, ce serait pour un assortiment de chocolats… Tout personnalisé…

- Nous proposons des boîtes de 6, 12, 18 ou 24.
- Alors douze, avec deux pour chacun des goûts.

Elle s’affaira à trouver une boîte, puis leva les yeux d’un air interrogateur, attendant que le Clown lui dise lesquels ille voulait.

- Pomme. Banane. Caramel.

Les trois odeurs que Pernelle avait associées au Clown.

- Amande. Cerise. Noisette.

Les trois que le Clown avait associées à Pernelle.

- Et puis, une boîte de six chocolats à la menthe poivrée.

Pendant qu’ille prononçait cette phrase, un homme était rentré à son tour dans la boutique. Sans s’occuper de lui, le Clown prit les chocolats qu’on lui tendait. La dame lui annonça le prix – le Clown baissa ses yeux vers sa poche, puis se dirigea brusquement vers la porte, la poussant pour s’enfuir dans la rue.

Mouvement inattendu – et c’est sur la surprise qu’il comptait pour pouvoir s’enfuir.

Ille était trop reconnaissable pour qu’on ne lui retombe pas dessus très vite, mais ille aurait le temps d’offrir les chocolats à Pernelle, et il se débrouillerait pour dédommager la chocolatière plus tard…
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Caleb Grâce
Caleb et la Chocolaterie
Caleb Grâce

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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyVen 5 Sep 2014 - 23:29

S'évader. Le vent, la vitesse, l'adrénaline. Le bruit de moteur incessant vibrant dans les airs, les vibrations de l'engin. La moto filait sur la route, dépassant largement la vitesse autorisée. Le motard se fichait totalement de cette dernière. Il fonçait, sa thunderbird rugissant sur les routes. C'était comme cela qu'il réfléchissait, qu'il arrivait à penser. Ou lorsqu'il laissait parler son art. Il aimait seulement tout particulièrement l'aspect sauvage et fougueux des routes. La moto et son adrénaline. Il fallait seulement bien sortir un jour du goudron et rentrer.
La longue route de goudron entra alors dans la ville, Caleb ralentit la cadence. Il aimait la vitesse mais tout de même pas au point d'écraser des gens sur son passage. Les feux rouges, les voitures. Le trafic n'était pas extraordinaire dans les rues de Muzenn comparé à Lyon, mais à cette heure-ci il valait mieux faire attention.
Les rues filèrent sous ses roues et il arriva bien vite devant sa boutique. Il tourna lentement dans la rue adjacente, arrêta son engin. A sa place habituelle.

Descendant de sa moto, il leva les yeux au ciel. Bleu. Tiens, il ne l'avait pas remarqué ce matin en sortant. Il n'avait pas levé les yeux au ciel en sortant de sa boutique, bien trop préoccupé par des questions remontant à l'Egypte. Des questions qui n'arrêtaient pas de tourner dans sa tête, l'empêchant parfois de dormir.

Est-ce qu'ils les retrouveraient ? Impossible. Pas aussi loin de leur désert. Et pourtant... Caleb craignait que ce jour arrive. Qu'ils les retrouvent malgré la distance, malgré la ténacité avec laquelle il avait tenté d'effacer leurs traces. Cette peur de savoir Pernelle en danger... De savoir qu'un jour ils pourraient l'utiliser pour obtenir ce qu'ils voulaient de lui.
Caleb sortit son paquet de tabac de sa poche.
S'ils venaient jusqu'à Muzenn, que ferait-il ? Comment réagirait-il face à eux ?
Il sortit une feuille et un philtre, plaçant ce dernier entre ses lèvres.
S'ils venaient jusqu'à sa boutique... Il savait qu'une seule vérité. Il ferait tout pour la protéger. Sa flamme, sa soeur. Elle seule était importante, lorsqu'elle était menacée, il était prêt à tout. Tout.
Il entreprit d'étaler son tabac sur sa feuille soigneusement coincée entre ses doigts.
Après tout, ils n'étaient pas là. Pas encore... Non, ils ne les retrouveraient pas, ce n'était pas le moment de douter. Leurs traces avaient complètement été supprimées, ils ne pouvaient savoir où ils se trouvaient. Aucune chance. Hormis s'ils se faisaient trahir... Non, aucune chance non plus. Ils ne les retrouveraient pas. Jamais.
Posant le philtre à un bout de la cigarette, il la roula avec habitude.
Ils étaient tranquilles à Muzenn, en sécurité.
Sa cigarette au bout des lèvres, il l'alluma d'un coup de briquet. Première fumée.
Et puis que ferait-il si jamais il devait repartir ? A peine commençait-il à construire une vie ici qu'elle serait détruite en un clin d'oeil ? Non, il ne le permettrait pas. Il s'était saigné pour acheter cette boutique, il l'avait rendue acceptable et présentable. Personne ne le connaissait encore, il pouvait reconstruire sa vie comme il l'entendait, avec Pernelle à ses côtés. Il ne pourrait partir.
Sa cigarette fut bien vite finie. Il la jeta alors qu'il commençait à se diriger vers l'entrée de sa chocolaterie.

Dès que la porte fut franchie, il vit un client qui conversait avec Ahna, la vendeuse. De dos, il ne prit même pas la peine de l'observer. Il fit un signe à la rouquine qui le lui rendit, mais resta près de la porte quelques secondes. Il jetait un coup d'oeil rapide aux étalages. Ahna faisait du bon boulot, il n'y avait pas à dire. Elle s'appliquait à la tache même si elle ne semblait pas apprécier plus que cela son patron. Ce dernier se fichait bien de ce qu'elle pensait de lui, tant qu'elle arrivait à l'heure et travaillait correctement.
Caleb s'avança alors de deux pas, les mains dans les poches, lorsqu'il fut soudainement propulsé de côté par le client. Pourquoi courait-il cet imbécile, il avait le feu aux fesses ? Le chocolatier se rattrapa de justesse à un meuble non loin de lui et se redressa, juste le temps d'entendre Ahna hurler après avoir contourné le comptoir.

- Il s'enfuit sans payer !!

La posture de Caleb changea en quelques secondes, le temps de se rendre compte des paroles de la vendeuse. S'enfuir sans payer ? Le petit con...
L'homme grogna dans sa barbe de quelques jours et prit son élan. Il dépassa la porte d'entrée, tourna la tête des deux côtés pour voir où était parti l'inconscient qui venait de le voler. Heureusement pour Caleb, le voleur n'avait pas eu le temps de tourner dans une rue. Il était repéré. Ses jambes partirent d'un coup, il lui courrait après.
Les rues passèrent, il soufflait comme un buffle. Cinq minutes, dix minutes. Heureusement qu'il avait toujours été sportif, sinon il n'aurait jamais tenu la distance. Comment le voleur arrivait-il à courir autant ? L'adrénaline de la peur, peut-être.

- Arrêtes-toi !! S'pèce de...

Plusieurs jurons grincèrent dans sa gorge lorsqu'il vit la solution. Une rue à gauche. Un sourire aux lèvres, il l'emprunta. Il savait qu'elle allait déboucher sur celle que le voleur venait de prendre. Il était fait comme un rat. Lorsque Caleb arriva enfin à l'angle des deux rues, il jeta un coup d'oeil. Le voleur venait d'apparaître au bout de la rue, il s'était arrêté de courir. Caleb se tint prêt, caché dans l'ombre de sa rue. Les pas résonnèrent, rapides. Il était pressé.
Il approchait, encore, encore. Et soudain, il fut là. Caleb sauta sur le voleur, le retournant vivement pour le soulever par le col. Son regard vert aussi froid que l'acier.

- Tu croyais quoi ? T'enfuir sans payer ? J'crois que tu t'es trompé d'adresse mon gars.

Le voleur avait son larcin coincé au creux de sa main.

- Alors ? T'as quoi pour ta défense ?
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Le Clown
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyLun 15 Sep 2014 - 10:07

Le Clown courait à perdre haleine. Ses longues journées de vagabondage lui avaient donné une endurance assez importante, et ille en profitait. Malheureusement pour lui… c’est le manque de connaissance du village qui fit qu’une main agrippa violemment son col, et que le Clown fit tomber tous ses chocolats, qu’ille serrait jusque-là contre ellui, au creux de ses paumes. Le regard, vert, l’fixait d’un air monstrueux. De l’air de quelqu’un qui n’avait pas l’intention de l’lâcher sans d’abord l’avoir amoché au passage. Et pourtant… Pourtant, le Clown, habituellement extrêmement lâche, n’eut pas peur une seconde – la peur se fit littéralement avaler par la surprise.

- Mais ! Tu as les mêmes yeux qu’elle !

Ille marmonna, dans sa barbe imaginaire :

- Ce doit être un signe…

Et puis ille baissa les siens vers les chocolats. Les boîtes étaient abimées, et le Clown grimaça, avant de relever les yeux.

- Ce devait être un cadeau. Pour ma seule amie… Ce sont ses préférés, ceux-là… Menthe poivrée…


Ille aurait voulu ramasser les boîtes dans ses mains douces, tenter de lisser les bords des boîtes en carton, leurs donner une forme plus acceptable que celle écrabouillée qu’elles avaient maintenant… Ille aurait voulu vérifier que les chocolats étaient intacts, voulu rendre l’éclat de nouveauté et d’attention qu’elles avaient plus tôt, mais ille ne pouvait pas. Ille ne pouvait même pas essayer, parce que la main, sur son col, ne se faisait pas moins ferme. Nerveux, le Clown répondit enfin à la véritable question :

- Je n’ai pas encore de quoi les payer, et je ne pensais pas que vous me croiriez sur parole si je disais que je reviendrai payer plus tard, alors j’ai préféré partir. Mieux vaut demander pardon que la permission ?

Ille pinça les lèvres.

- Je suis prêt à travailler et donner un coup de main à la chocolaterie, si ça suffit à acheter.
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Caleb Grâce
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyMer 17 Sep 2014 - 14:30

Les mêmes yeux qu'elle ? Qui elle ? Une seule personne avait ce regard autre que lui-même... Pernelle. Ce voleur connaissait-il sa jumelle ? Il paraissait plutôt surpris de voir ses pupilles vertes, il ne devait pas savoir qu'elle avait un frère. Mais quand et comment s'étaient-ils rencontrés ? Ne croyez pas que Caleb était jaloux, ça non. Ou peut-être plus protecteur... Il l'avait toujours été. Il était heureux qu'elle se soit fait un ami, mais un ami comme celui-ci... Un voleur ! Un gamin qui volait dans les boutiques. Etait-ce son premier vol, d'ailleurs ? Peut-être avait-il une réputation dans le coin.
Menthe poivrée.
Deux coïncidences dans la même bouche, ça ne pouvait être un hasard. Il parlait bien de Pernelle. Et il voulait lui offrir des chocolats, à sa seule amie. Son amie... Le chocolatier se souvint soudain de ses retrouvailles avec sa flamme quelques jours plus tôt. Elle lui avait parlé de quelqu'un, de celui qui avait su avant lui. Pour sa cicatrice, ses démons. Peut-être était-ce lui... Lui ? Impossible. Et pourtant... Les faits étaient là, il connaissait Pernelle et voulait lui offrir des chocolats.

Comme pour couper court à ses pensées, le jeune voleur répondit enfin à la question de Caleb. Il avait raison sur un point, il ne l'aurait pas cru sur parole. Il l'aurait sans doute mis dehors après quelques regards noirs, sans la moindre miette de chocolat. Un voleur qui mentait mal ou un garçon qui n'avait pas le sou voulant offrir un cadeau à une amie ?
On pouvait dire qu'il avait de la chance. Sans son allusion à sa soeur, Caleb n'aurait pas pu se retenir de lui mettre un coup de pied au derrière pour lui apprendre à voler dans sa boutique. Mais il l'avait faite, cette allusion. On pouvait dire que ça avait sauvé ses fesses d'un magnifique bleu.
Un coup de main pour acheter ?

- Pour que tu me voles à nouveau ? Ha ! Ne te moques pas de moi.

Il avait déjà bien assez à faire avec Ahna. Sa formation n'était pas terminée, il ne voulait pas s'encombrer d'un poids en plus, surtout s'il devait le surveiller sans cesse. Il n'avait pas que cela à faire, il n'était pas babysitter.

- En revanche...

Il déposa le garçon sur ses deux pattes. Son regard gardait néanmoins une légère touche de menace.

- Dis-moi à qui donc tu voulais offrir ces chocolats ? Qui est-elle pour toi ?

Trop protecteur, je vous dis.
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyVen 19 Sep 2014 - 11:50

Quelle méfiance !

Les gens sont si fermés à leurs congénères, de nos jours…

Plus aucune compassion, plus aucune sympathie, plus aucune envie de voir l’Autre hurler de joie jusqu’au pli des yeux, parce que chacun voit midi à sa porte, chacun défend son petit coin de bonheur. Soit ! Qu’il en soit ainsi. Travailler dans une chocolaterie ne fera donc pas partie de ses prochaines expériences.

Le chocolatier était beaucoup plus intéressé par la personne à qui le Clown souhaitait offrir les chocolats… Lui qui avait les mêmes yeux qu’elle, lui qui parlait d’un ton extrêmement protecteur, comme s’il ne savait pas si le Clown était un ennemi, et qui était prêt à le tabasser s’il ressentait la moindre menace de sa part.

Mais le Clown s’était souvent fait tabasser, et était prêt à le vivre encore sans piper mot…

Alors les mots n’étaient pas une défense – pas du tout. Juste une réponse.

- Elle s’appelle Pernelle…

Et qui était-elle pour le Clown ? C’était surtout ça qui intéressait l’homme aux yeux verts – que le Clown ne soit ni un ennemi, ni quelqu’un de trop proche… Ille lui avait déjà dit qu’elle était sa seule amie. Peut-être voulait-il plus.

- Pernelle, c’est celle qui ne savait pas qui je pouvais être pour elle, et qui ne savait pas laquelle de mes mains prendre… Elle n’a pas compris que peu importait que ce soit la gauche ou la droite, que l’important était de la prendre ou de la laisser, que ce que nous serions l’un pour l’autre c’était elle qui le choisirait, entièrement, complètement, totalement, je ne serai jamais rien de plus et rien de moins que ce qu’elle souhaite que je sois. Pernelle, c’est celle qui m’a pris la main alors qu’elle était morte de peur… Et moi, je veux être cet espoir dansant de joie en lequel elle ose à peine croire. Je veux être son rire quand elle n’ose pas sourire. Je veux être la personne qui croit en sa force et qui lui prouve ainsi que, bien sûr qu’elle est forte. Je veux être le soutien amical sur lequel elle peut se reposer sans question. Alors, je lui apporte des chocolats…

Et toi, chocolatier – me laisseras-tu approcher ta protégée ?
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Caleb Grâce
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptySam 7 Fév 2015 - 12:36

Il l'entendit. Clairement. Ce nom qu'il chérissait tant. Il les entendit. Ces syllabes qu'il protégeait, ces lettres qu'il aimait. Ce nom... Pernelle. Ce qu'il avait senti était la réalité. La fille dont parlait le garçon était Pernelle. Sa flamme. Ce garçon voulait offrir des chocolats à sa soeur.
Ce fut lorsqu'il enchaina sur un long monologue que Caleb fut réellement surpris. Tous ces mots, toutes ces phrases, il aurait pu les prononcer lui-même. Serait-il jaloux ? Protecteur ? Je ne saurais vous le cacher. Il était extrêmement jaloux. Sa flamme, elle était à lui. Comme lui était à elle. Leur lien était si fort... Plus encore depuis cet accident. Depuis son mutisme. Plus encore depuis leur séparation. Plus encore depuis leurs retrouvailles. Il l'aimait et elle l'aimait. Et ce garçon... Ses sentiments étaient légers par rapport à ceux de Caleb, mais tellement ressemblants.
Caleb était jaloux.
Il devait garder ce gamin à l'oeil.

- Tu as l'air de l'apprécier, elle a l'air de compter pour toi.

Le chocolatier fit mine de compatir, laissant son regard menaçant au placard.

- Suis-moi. J'ai peut-être un petit boulot pour toi.

Refuser ? Caleb était certain que le voleur n'en ferait rien. Il paraissait bien trop désolé pour ça et s'était d'ailleurs lui-même proposé pour aider afin de payer les chocolats qu'il venait de voler. Chocolats qui jonchaient à présent les pavés de la route. Quel gâchis...
Caleb se retourna, fit quelques pas, s'arrêta pour jeter un coup d'oeil derrière lui. Le voleur se mit en route, suivant le chocolatier jusqu'à la boutique. Ils passèrent devant Ahna qui fit mine de recommencer à travailler. Quelle feignasse... Quoi qu'il en soit, ils passèrent dans l'arrière-boutique. Caleb passa devant son atelier, poussa une porte. Des odeurs s'échappèrent de la pièce, mêlant orange, amande, menthe, caramel et bien d'autres saveurs encore à une centaine de chocolats différents. Sa matière première. Des meubles en bois ornés de nombreux tiroirs bien empilés remplissaient la pièce comme une sorte de bibliothèque d'ingrédients. Ces derniers, étaient rangés par saveurs, par genre, tout ça dans l'ordre alphabétique. Le chocolatier était méticuleux, mais uniquement dans cette pièce et son atelier. En dehors, c'est une tout autre histoire. Des caisses jonchaient cependant le sol, venant troubler cet ordre presque religieux. Caleb se retourna vers le garçon qui observait la pièce.

- Tu vois ces tiroirs, ils sont classés et méticuleusement bien rangés. Ces caisses, je viens de les recevoir aujourd'hui, elles contiennent des ingrédients. Range-les dans ces tiroirs, ils sont tous étiquetés, tout comme les boites que tu trouveras dans ces caisses. Range-les et peut-être que je referais une boite pleine de douceurs pour ton amie.

Le garçon sembla plus ou moins comprendre la tache qui lui était confiée.

- D'ailleurs, on t'appelle comment ici ?

Autant faire connaissance s'il était destiné à faire des courbettes à sa flamme. Connaître ses ennemis, être proche d'eux.






[ Encore pardon Embarassed J'espère que ça te plait ! o/ ]
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Le Clown
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyLun 16 Fév 2015 - 23:09

Clown jouait toujours un rôle.

Mais il y avait des rôles qu'ille aimait mieux que d'autres, comme tout comédien a sa préférence et va plutôt jouer dans des pièces de Racine ou des pièces de Beckett. Clown, ellui, ne choisissait jamais sa pièce – ille improvisait dans le classique, dramatique, comique, romantique, contemporain, se retrouvait dans une pièce puis dans une autre sans avoir le temps de jongler entre les alexandrins et les onomatopées. Ille endossait le costume qu'on lui tendait, et ille sautait sur scène. Pas le temps de se poser de questions, pas le temps de choisir, pas de temps à laisser à la peur qui risquerait de l'agripper.

Et ille sentait qu'ille n'allait pas aimer le rôle que le chocolatier allait lui faire jouer. Il avait l'air impulsif, coléreux, violent.

Clown avait eu sa dose de violence, et ille savait ce que ce genre de personnes cherchait – des victimes. Des rivaux. Des rivaux à écraser pour raffermir leur ego et caresser leurs complexes, leurs petites peurs mesquines d'être inférieurs et de se faire voler la vedette.

Il ne répondit pas à son assertion – en général, dans l'esprit des autres, silence valait consentement. Et s'il disait cela sur un ton déclaratif, c'était que c'était ce qu'il voulait croire. Clown n'avait donc rien à redire – ille n'avait même pas à se poser la question de savoir si c'était vrai ou non, puisqu'ille n'existait pas. C'était sûrement le cas de la Clownette, en tout cas, et puisque le blond en avait décidé ainsi, ce serait le cas de son clown aussi.

Et il tomba dans le panneau. Il sourit en voyant Caleb changer d'avis, et lui fut reconnaissant de la possibilité de se racheter. Il le suivit d'un pas allègre, et hocha la tête comme un bon élève lorsqu'il lui donna sa tâche.

Parce qu'il avait compris son rôle, maintenant que son Talent avait eu le temps de s'accoutumer au pâtissier.

Il serait faible. Il serait gentil, doux, propre sur lui, amical, et faible. Vulnérable et facile à mener à la baguette. Menace innocente et insupportable.

Au final, il ne serait pas bien différent de la Clownette de Pernelle – la Clownette était une adolescente pleine de vie et de rire, mais qui avait aussi cette touche de faiblesse qui faisait que Pernelle pouvait ne pas avoir peur d'elle. Il lui faudrait la même pour cet homme – encore une étrange coïncidence, après leurs yeux si ressemblants.

- Je m'appelle Clown.

Cannelle. L'un des premiers tiroirs… Il rangeait, diligemment, avec une application évidente, et une volonté de bien faire qui transperçait sous son maquillage. Et malgré tout la boîte lui échappa des mains, s'ouvrit, et couvrit ses pieds de poussière brune orangée.

- Oh, non, non, non, non !

Un air de terreur et de profond désarroi, profond et extrêmement réel, qui lui traversa les yeux alors qu'il cherchait le pardon du propriétaire dans son regard à lui. S'il vous plait, je n'ai pas fais exprès...

- Non… Je suis tellement, tellement désolé, je… Je vais réparer ça tout de suite !

Clown serait terriblement maladroit.
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Caleb Grâce
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Caleb Grâce

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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptySam 14 Mar 2015 - 14:26

Caleb se retourna pour le laisser ranger, prêt à inventer. Ces chocolats si tendre, menthe parfumée, qu'elle aimait tant. Pour que Clown puisse les lui offrir. Le chocolatier sortait de la pièce lorsqu'il entendit le fracas d'une boite s'écrasant contre le sol. Il se stoppa net. Fermant les yeux, il inspira. Souffla longtemps avant de se retourner et d'entendre la voix du garçon s'élever dans la pièce. La terreur qu'affichait son visage surprit le chocolatier. Faisait-il peur à ce point-là ? Il fallait avouer qu'il n'avait pas été tendre... Lorsqu'il s'agissait de sa flamme, il ne répondait plus de rien.
Il était réellement désolé.
Clown se baissa et tenta de rassembler la poudre sur ses pieds afin de la remettre dans la boite. Désespérément, il tentait de réparer sa gaffe. Il était cependant trop tard. La boite était tombée, la poudre s'était éparpillée. Et il cherchait à se faire pardonner, dans sa voix, dans son regard.
Caleb était toujours debout devant la porte, à le regarder rassembler la cannelle. Il en reconnaissait l'odeur douce et séduisante. Il avait toujours aimé la cannelle.
Crier, hurler, se mettre en pétard ? Caleb hésitait franchement... A première vue, il se serait mis hors de lui et aurait foutu le gamin dehors. Mais se mettre un ami de Pernelle à dos... Mauvaise idée.

- Avec un balais ce serait mieux, non ?

Caleb sortit enfin de son mutisme pour lui tendre le balais qui trônait dans le coin de la pièce. Gentil ? Non, pas tout de suite. Clown devrait tout d'abord lui prouver qu'il ne voulait rien d'autre qu'une amitié envers sa soeur. Jaloux ? Vous connaissez déjà la réponse. Bien évidemment. C'était bien pour cela qu'il voulait le garder à l'oeil, qu'il n'était pas des plus agréables.
Clown leva les yeux, les mains oranges. Prenant le balais, il lui offrit un sourire désolé.

- Ne te casse pas la tête, c'est irrécupérable. Maintenant que c'est sur le sol.

Il paraissait bien plus désolé que la seconde précédente. Les yeux du chocolatier se levèrent au ciel. Il lui désigna une poubelle un peu plus loin afin de jeter la poudre.

- Fais pas cette tête, je vais pas te bouffer. Oui, ça m'agace, parce que ça coûte un bras de se procurer chez ce gars et que j'ai pas franchement de l'argent à jeter par les fenêtres. Mais bon. J'vais pas pour autant te bouffer.

Caleb se dirigea vers une des caisses, sortant la menthe pour la ranger à sa place. Autant l'aider s'il ne voulait pas retrouver tous ses épices et ingrédients éparpillés sur le sol. Il ne pouvait pas laisser un maladroit seul dans son antre des goûts, il y tenait beaucoup trop.
Clown venait de se rendre compte que le chocolatier l'aidait.

- Bon alors, tu vas rester planter là combien de temps ? Bouges un peu tes fesses et viens m'aider.

Et fais gaffe au reste... Si quoique ce soit tombe encore, tu pourras dire au-revoir à tes chocolats... et à ma gentillesse qui commençait seulement à poindre.

- Non !!!... Laisse-moi m'occuper de la poudre de cacao. Range ces boites, je pense que ça devrait pas être compliqué de différencier les amandes des noix ou encore des noisettes.

Quel malheur s'il mélangeait tous les cacaos différents... Son stock entier serait gâché. Au moins les aliments étaient récupérables s'ils tombaient.




[ Pardon pardon I love you ]
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Le Clown
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyJeu 19 Mar 2015 - 15:47

Le rôle du garçon faible, Clown le jouait mieux que tous les autres.

Sûrement parce que c'était ce qu'il était, au fond, avant de devenir Clown. Un enfant qui baissait la tête. Discrétion comme Maître Mot. Pour ne pas se faire remarquer, ne pas attirer les regards ou les coups. Les mots, aussi, parce que les mots aussi font mal. Un enfant qui avait peur de la douleur. C'était pour ça qu'il avait commencé à jouer, à se faire acteur pour ne plus être victime – jouer ses sentiments, ses réactions, en se calquant sur celles que d'autres pourraient avoir, se jeter dans des scènes fictives, tant et si bien que sa vie elle-même s'était transformée en une vaste fiction où Ille n'existait plus. Ne restaient que les personnages – ellui n'avait plus de sentiments, ille les effeuillait entre ses différents Clowns et n'en gardait aucun pour ellui. Ille ne ressentait plus. Ille n'était plus. Et c'était pourtant bizarre, à présent, de jouer celui qu'ille avait été.

Obéissant, Clown prit le balai, nettoya. Il faudrait qu'il s'empresse de lui racheter de la cannelle, quand il aurait l'argent nécessaire. Caleb semblait, malgré son air bourru et ses paroles dénuées d'affection, vouloir lui faire comprendre qu'il ne lui voulait pas de mal – il l'aidait, même, avec le rangement, et Clown baissa humblement la tête en signe de remerciement. Avant de se reprendre, d'être rappelé à l'ordre, de se concentrer sur sa tâche plutôt que de se laisser aller à la rêverie.

Il était obéissant, humble, plein de bonnes intentions – que ce soit envers Pernelle à qui il avait voulu offrir les chocolats, ou envers Caleb qu'il voulait remercier de sa mansuétude, de la gentillesse qu'il avait en acceptant que le Clown se rachète pour le vol malgré ses airs antipathiques. Il restait faible. Un garçon qui ferait tout ce qu'on lui dirait, qui ferait tout avec un air innocent et trop jeune pour la vie. Un garçon dont on ne peut pas se méfier, et envers qui on ne peut que se sentir supérieur. Finissant de ranger les amandes, les noisettes, puis d'autres boîtes qu'on lui tendit, il se permit, timidement, de s'adresser au chocolatier.

- Vous connaissez Pernelle ?
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Caleb Grâce
Caleb et la Chocolaterie
Caleb Grâce

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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyDim 22 Mar 2015 - 12:50

Caleb sourit. S'il connaissait Pernelle ? C'était peu dire... Mais après tout, Clown l'ignorait. Ce qui était plutôt surprenant, les jumeaux se ressemblaient tout de même un peu plus que leurs uniques pupilles. Leurs cheveux, quelques traits de visage. Leur taille seule faisait une réelle grande différence. Et leur sexe. Mais il aimait à penser qu'ils étaient identiques en tous points. Des jumeaux parfaits, une seule âme coupée en deux parties distinctes.
Se retournant, il fit face au petit voleur. Lui dire la vérité ou le laisser dans l'ignorance ? Garder ce léger avantage pour le surveiller de plus près ?

- Occupes-toi un peu de tes affaires !!

C'est ce qu'il aurait répondu s'il n'avait pas réaliser quelque chose. Garder ce léger avantage pour le surveiller ? Non, peut-être pas. La question était : le surveiller lui ou... surveiller sa soeur ?

Caleb... Tu es trop protecteur... Laisse-la s'ouvrir au monde...

La garder pour lui... Elle était tout pour lui, sa flamme. Et il avait tendance à la garder uniquement pour lui. Une grande erreur qu'il ne percevait pas toujours. Il voulait qu'elle se fasse des amis, il voulait qu'elle vive. Mais il la cloitrait entre ses bras protecteurs. Trop protecteurs. Trop pour leur bien, pour le sien, à elle.
La vérité.

- Oui. Et je suis étonné que tu n'aies pas posé cette question plus tôt. Tu ne nous trouves pas un petit air de ressemblance, toi qui se dit son ami ?

Plusieurs émotions traversèrent les pupilles du garçon. Caleb n'avait jamais été très doué pour déchiffrer les expressions d'un visage, il n'aurait pu deviner ce qui se déroulait dans l'esprit de Clown. Sauf la dernière. Lorsqu'il trouva enfin la solution à la question du chocolatier.

- Pernelle est ma soeur.


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Le Clown
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MessageSujet: Re: Le voleur de miel se lèche les doigts.   Le voleur de miel se lèche les doigts. EmptyMer 20 Mai 2015 - 11:27

- Oh.

Non, le Clown n'avait pas du tout pensé à ça. Certes, maintenant qu'il savait, il pouvait reconnaître sans mal, non pas uniquement les yeux verts pailletés de lumière jaune qui l'avaient d'abord attiré, mais aussi d'autres traits du visage, la couleur cendrée des cheveux… Pour sa défense, Pernelle avait passé son temps à camoufler son visage brûlé pendant qu'ils riaient dans la forêt. Il pouvait, maintenant, en fixant le chocolatier, tenter de reconstituer son visage… Il y télescopa aussi sa personnalité ; et eut l'impression soudaine que son Talent l'avait instinctivement fait tomber à côté de la plaque. Tous les gestes qu'il avait interprété, soudain, prirent une autre signification. Le propriétaire qui court, en colère, derrière le voleur. Le frère qui apprend que c'est un cadeau pour sa sœur, et qui en est tout attendri, sans vouloir le montrer, et qui reste bourru, tout en offrant une possibilité de rédemption. Parce que c'est sa sœur.

Mais alors pourquoi son Talent avait-il hurlé que Caleb cherchait un rival à écraser ? Qu'il cherchait à être chevalier ?

Voilà qui avait peu d'importance pour le moment.

- Elle ne m'avait pas parlé d'un frère – je n'y ai pas pensé.

Il resta silencieux un instant, avant de se dire que parler restait la meilleure chose à faire – l'inconnu fait davantage peur que le connu, et il ne changerait pas de costume sans perdre toute sa crédibilité. Il voulait que Caleb le voit

- Je suppose que je fais un piètre ami. Elle m'a parlé d'odeurs et d'émotions, du monde qu'elle perçoit si différemment des autres… Elle m'a parlé de menthe poivrée. Elle m'a parlé des âmes qui se découvrent avec le nez…

Il inspira.

- Je suppose que vous aussi, vous touchez à ce monde, ici, entouré des milliers d'odeurs qui forment chacun de vos chocolats.

Il sourit.

- Et je lui ai parlé de rire, de faire naître l'émotion non par le nez mais par le sourire. Je lui ai parlé d'être libre de soi et de s'envoler dans un éclat enfantin, l'espace d'un instant. Et puis...


Nouvelle pause. En dire davantage ? Ou s'arrêter à cette image idyllique ?

Autant tout dire. Sincérité totale.

- Et puis, j'ai failli la blesser sans le vouloir… Je sais, pour… sa brûlure. Elle a décidé de me faire confiance, et je ne veux pour rien au monde briser ça. C'est pour ça que je lui amenais des chocolats.

[Désolée pour le retard, j'ai eu besoin d'une pause Le voleur de miel se lèche les doigts. 2606438399 ]
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